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Musée de la Mine et du Développement durable · Bois-du-Luc

Manon Bouvry · Régis Cotentin · Camille Dufour · André Goldberg · Cécile Massart · Kika Nicolela · Maxime Van Roy · Elodie Wysocki

Manon Bouvry

Le travail plastique de Manon Bouvry se nourrit de son amour profond de la nature, de son évocation, de ce qu’elle peut donner à voir, à entendre et à ressentir. L’artiste retranscrit en de multiples nuances ses sentiments, par une mise en question permanente de ce que la nature dégage. Les saisons associées aux couleurs et aux humeurs de l'instant donnent une « œuvre » en accord avec l'artiste qui tente de capter la réalité et la spiritualité de l' "Instant". Un travail en constante évolution, oscillant entre figuration et abstraction,  empreint de recueillement, de contemplation, d'introspection, pour atteindre une sérénité qui sonne comme un hommage à la nature, dans ce qu'elle peut avoir de mystérieux, de mystique et de sacré.

manonbouvry.com

Régis Cotentin Slyder

Installation audiovisuelle

Slyder est une plongée onirique dans laquelle l’énergie des souvenirs compose avec le flux numérique. Entre songe éveillé et rêve inconscient, des chimères émergent d’entre ces deux mondes, avec le présent en point de fuite. Elles tentent prendre vie en se projetant sur l’écran mental. On croit alors à l’extraordinaire. Si aimer quelqu’un l’aide à vivre. Rêver et aimer l’enfant qu’on n’a pas eu l’amènerait-t-il à la lumière ? Le porter à l’écran lui donne-t-il une place dans le monde ?

 

Une coproduction Transcultures, Pépinières européennes de Création / ARTour – Central. En partenariat avec City Sonic.

SLYDER un espace ouvert

Autant que les arts traditionnels, les œuvres digitales s’exposent aux exigences des spectateurs qui souhaitent reconnaître dans la matière numérique, une vie, un esprit et par-delà les images, une présence, du vivant. L’historien de l’art allemand Hans Belting affirme que "nous voulons voir des corps quand nous regardons des images. […] Ce n’est que l’absence du corps", précise-t-il, "qui crée la présence propre aux images […] Il existe donc, inhérente aux images, une ambivalence entre la vie et ce qui relève en elles de leur caractère médial (qui) s’adresse à notre capacité d’animation. […] Notre part propre - la ‘représentation intérieure’ - et la leur - la ‘représentation extérieure’ - sont dans un processus d’échange réciproque qui ne se laisse pas réduire à la seule perception du réel.[1]"

 

En visionnant Slyder, le spectateur se projette dans une image "ouverte", pas de cadre, pas de fond, pas de commencement, pas de fin, l’espace digital œuvre dans un univers infini. N'entretenant pas de lien avec le réel, les images dans Slyder apparaissent sans limite, sans échelle et nullement contraintes par les lois optiques de la perspective et les préceptes de la mimèsis. La connivence plastique entre éléments de registres différents, voire opposés, crée un espace qui se compose à partir d’un réseau de motifs, dont l'ordonnancement s'accomplit par transparence, incrustation et hybridation. Dans ce climat de corrélations, l’espace du film et sa floraison de figures réamorcent sans fin une sorte de fugue visuelle. Les formes, qui se compénètrent, entraînent des phénomènes de polymorphisme, des enchaînements symboliques et des entrelacs allégoriques dont les qualités métamorphiques agrègent des unités signifiantes en elles-mêmes, qui laissent libre cours à l’imaginaire.

SLYDER des temps entrelacés

Le numérique, de par ses capacités illimitées dans la création d’êtres et d’objets inexistants mais vraisemblables, développe une mise en forme du vivant selon une cohérence et une logique qui lui est propre.

Les simulacres dans Slyder n’ont pour "substance" que leur propre forme. Ils figurent des corps qui n’existent pas mais qui provoquent des perceptions et des sensations. Les images du film fabriquent des évanescences n’ayant comme seul fondement temporelle la lumière dans laquelle elles exposent leur instantanéité. Au seuil de la lisibilité, celles-ci se défont sitôt surgies de la trame pixellisée, se composent et se décomposent sans cesse dans le flux des images. Mitoyennes à la fois du visible et de l’invisible, elles surgissent puis s’éclipsent dans l’obscurité de l’écran.

 

Le film commence par des signes inattendus puis émergent progressivement des formes évocatrices. Les images donnent naissance à une tension que notre œil tente de résoudre en présumant que quelque chose s’accomplit. L’équilibre visuel est instable mais des vibrations sonores éveillent le sentiment de participer à l’aventure temporelle des formes. De séquence en séquence, le film s'oriente progressivement vers des représentations biomorphiques. Des motifs qu’on serait tenté d’appeler des morphèmes visuels se révèlent peu à peu. À regarder de près, les lignes et les formes transparentes prêtent leurs combinaisons graphiques à l’ébauche de figures qui cherchent à fuir leur abstraction. Ce qu’on y voit rayonner, ce sont des entrelacements rythmiques de lignes qui viennent ajourer et détendre la profondeur de l’écran numérique. L’écran est transformé en un espace-temps sensible que le regard perçoit progressivement comme un univers concret. Des figures se manifestent enfin selon leurs propres temporalités, passant de la rêverie à des réminiscences dotées d’une forme et d’une signification qui se précisent en cours de composition

 

Régis Cotentin est plasticien, réalisateur de films courts et créateur d’installations. 

 "L’univers de Régis Cotentin flirte avec Edgar Allan Poe, les frères Quay, Guy Maddin, Bunuel, Man Ray" » (Repérages) avec "des images et des dispositifs donnant à voir le souvenir et le rêve à l’œuvre" (Françoise Parfait, Vidéo, un art contemporain) « "Comme chez les grands créateurs contemporains, Boltanski, Godard ou Ferrara, chez Régis Cotentin une image n’est pas d’abord un objet plastique mais une constellation psychique. L’image toujours semble revenir de très loin." (Nicole Brénez)

 

Régis Cotentin s’est produit dans plus d’une cinquantaine de festivals et de centres d’art contemporains d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Sud depuis 2001. Ses œuvres font partie de la collection "Films & Nouveaux Médias" du Centre Georges Pompidou (Paris). Les musiques originales de ses films sont de sa propre création ou produites par des musiciens de la scène électronique internationale : DJ Olive (USA, New York), Pierre Bastien (France, NL, Rotterdam), Philip Jeck (UK, Liverpool), Scanner (UK, Londres), David Shea (Australie, Melbourne), Paradise Now (Belgique, Bruxelles).

  

Régis Cotentin est aussi historien d'art et commissaire d'exposition, responsable de l’art contemporain au Palais des Beaux-Arts de Lille, France.

 

[1] Hans BELTING, La vraie image, Croire aux images ?, trad. J. Torrent, Paris, Collection Le temps des images, NRF Gallimard, 2007, p. 167

Camille Dufour

Eaux anonymes

Camille Dufour crée des univers apocalyptiques dans lesquels la nature autant que les êtres subissent les ravages de nos modes de vie contemporains. Atypique, sa pratique de la gravure se situe entre installation et performance. Dans Eaux Anonymes (2022), l’artiste imprime jusqu'à épuisement de l'encre une gravure de la taille d'une pierre tombale en pressant des pétales de fleurs au dos de la toile. La matrice d'où émergent des corps ensevelis dans la mer est un hommage au réfugié·e·s disparu·e·s. Lentement, des heures durant, Camille Dufour presse les pétales au pilon révélant, sur une face, l’image d’un drame tout en en offrant, sur l’autre, sa commémoration. Pour la dernière impression de la série, l'artiste a collaboré avec l'ensemble vocal Les Soupirantes, un groupe de femmes qui chantent habituellement lors de funérailles.

camille-dufour.be

André Goldberg

La volière installation vidéo

D’année en année, on constate un recul massif du nombre d’animaux sur terre, y compris d’espèces communes. Dans les pays occidentaux, de nombreux spécimens d’oiseaux et de mammifères sont menacés par le développement exponentiel de l’activité humaine. Pour mesurer l’ampleur du déclin de la faune sauvage en Europe, une statistique est frappante : une espèce d’oiseaux sur trois est aujourd’hui menacée contre une espèce sur huit au niveau mondial. Dans la plupart des cas, outre l’agriculture intensive et l’utilisation de pesticides, c’est la réduction des milieux naturels qui en est la cause. L’artificialisation des sols sépare et détruit les territoires qu’occupent les animaux, alors que les zones d’activités à la périphérie des villes ainsi que les infrastructures de transport ne cessent de progresser.

La volière est un projet d’une série de vidéographies mises en scènes et en espace d’écrans installés dans des cages d’oiseaux sur socles, dans une installation de type sculptural.
A l’intérieur de ces écrans, des animaux empaillés (pigeon, colombe, chouette, hibou, épervier, perroquet) sont accrochés à une branche d’arbre, un tronc, un promontoire,… Souvent mis à mal par le temps, poussiéreux, abîmés, ils semblent pourtant encore vivants, le vent faisant vibrer leurs plumes, semant le trouble sur leur véritable statut.
Cette œuvre détourne les codes de la nature morte, mais contrairement à la peinture baroque qui favorise le clair-obscur, le traitement de l’image est ici plutôt glacial, frontal et chirurgical par l’utilisation en studio de la lumière artificielle sur fond blanc et d’un ventilateur faisant vibrer les plumes des animaux.

Cécile Massart

Cécile Massart est artiste plasticienne. Ses œuvres, conférences, livres, installations font partie d’une recherche sur des modes de transmission de la mémoire des sites de déchets radioactifs dans le paysage par des pratiques artistiques.

A partir de 1998, l’artiste a visité, photographié, filmé près de 10 sites dans les pays nucléarisés.

Suite à ces reportages, elle a développé un vocabulaire architectural pour identifier les sites de stockage de faible activité.

En 2009, Cécile Massart a conçu une série de marqueurs et le livre "COVER" a été publié.

Son objectif est d'inscrire dans le paysage cette strate archéologique unique du 21e siècle, appelant ainsi la responsabilité de chacun. Quelle politique énergétique voulons-nous pour l'avenir ? Quel patrimoine voulons-nous transmettre ?

Cécile Massart. Projet Dessel Site, maquette. Technique mixte sur papier marouflé sur bois

Cécile Massart. Projet Dessel Site, maquette. Technique mixte sur papier marouflé sur bois, mousse et plexis, 45x39x7 cm

Suite à sa résidence au Nevada et au WIPP, face aux déchets de haute activité, l'artiste ouvre de nouveaux champs d'investigation avec les Laboratoires, une série de 7 dessins qu'elle réalise en 2014. Plus précisément conçus comme des propositions conceptuelles, ils sont situés dans le périmètre du site de stockage. Ils contribuent à la conception de repères dans le paysage et à leur mise à jour afin d'en transmettre la mémoire. Au fil des expérimentations, de nouvelles idées voient le jour pour la sécurité du monde vivant. Il s’agit de rassembler des scientifiques, des philosophes, des chercheurs/gardiens, des voisins des sites, des artistes, des étudiants entre autres, pour transmettre aux générations futures.

cecilemassart.com

Digital Dreams - sélection NFT “Entre-mondes”

par Kika Nicolela

Depuis plus de 10 ans, Transcultures a régulièrement mis en avant les créateurs issus des milieux Web Art, du Net Art, de la création en ligne/réseaux, que ce soit dans de multiples expositions en ligne ou physique. Avec l'avènement des NTF (Non Fungible Token - qui permet de rendre un fichier numérique unique sous forme de jeton cryptographique stocké sur une blockchain), Transcultures a continué de soutenir des artistes qui, s’ils n’ont pas attendu la blockchain pour proposer leurs œuvres, ont vu ces dernières années leur travail enfin bénéficier d’une reconnaissance qui dépasse les seuls milieux de la création numérique. Par-delà les considérations historiques, c’est aussi l’émergence d’une nouvelle scène artistique, plurielle et globale, composée autant d’artistes, de collectionneurs, de curateurs, de lieux d’exposition, de réseaux... qui s’est mise en place.

C’est dans ce cadre que l’artiste brésilienne Kika Nicolela, plasticienne et vidéaste, a proposé une sélection d'œuvres d’artistes de sa collection personnelle, qui utilisent différents supports, mais qui sont toutes diffusées en NFT. Celles-ci sont avant tout et principalement expérimentées dans le monde virtuel - sur l’écran mobile ou d’ordinateur du spectateur, que ce soit sur un site du “marketplace”, une galerie virtuelle ou une exposition métaverse.

Les NFT constituent un nouveau marché pour les fichiers numériques. Il s’agit aussi d’une nouvelle scène artistique plurielle et dynamique. Les artistes sélectionnés mettent en tension ce que le concept de “réel” (qu’on oppose souvent au rêve, au virtuel ou à la fiction) pourrait vouloir dire, en proposant ici des “entre mondes” singuliers.

'Stocks.ROW de Chepertom

Avec, entre autres, des œuvres de Anna Malina, Patrick Tresset, Sky Goodman, Augurs, Sabato, Renki, LeChatNoir, Canek Zapata.

Commissariat artistique : Kika Nicolela en collaboration avec Philippe Franck

Une coproduction Transcultures, Pépinières européennes de Création / ARTour – Central.

 

Kika Nicolela (BR/BE) est une artiste visuelle et curatrice d’origine brésilienne, basée à Bruxelles. Elle s’intéresse à la rencontre avec l’autre, médiée par la caméra. Ses œuvres impliquent souvent des méthodes participatives, engageant les communautés dans le processus créatif, ainsi que la collaboration avec d’autres artistes et interprètes. Elle assimile à la fois des aspects fictionnels et documentaires dans ses œuvres d’images en mouvement, fabriquant un espace de fluctuation et d’indétermination dans lequel les frontières et les binaires opposés deviennent incongrus. Cette ambivalence dans l’image en mouvement est ce qu’elle recherche : des œuvres qui produisent une réelle expérience de l’ambiguïté même de notre propre subjectivité et du réel. Outre des installations et des vidéos, elle a également produit ces dernières années des œuvres NFT, proposé des curations de ce type d’œuvres numériques et développe également une collection de NFT d’artistes internationaux.

Soutenu par objkt.com

Elodie Wysocki

Le dernier qui s’en va éteint la lumière

 

Le travail d’Elodie Wysocki questionne des notions d’altérité. Peuplée de créatures, sa recherche artistique se nourrit de récits, de mythes et de l’Histoire. Particulièrement intéressée par les figures monstrueuses, les déchues et les bannies, elle explore les marges pour mieux questionner les normes de nos sociétés. Le monstre traverse nos sociétés et nos histoires, il incarne nos peurs : il est l’Autre, l’étranger, l’anormal. Élément perturbateur en soi, il est pourtant, à l’égal des héros, celui par qui les changements sont possibles.

Sensible aux enjeux écologiques et féministes actuels, Elodie Wysocki s’approprie ses figures monstrueuses pour en proposer des relectures, des altérités attractives nous invitant à repenser nos archétypes.

Son travail, d’abord sculptural, glisse désormais vers l’installation et la création d’espaces sensibles.

 

Le dernier qui s’en va éteint la lumière

Installation, 2023, impressions sur tissu, céramique, cheveux humains et gélatines, dimensions variables.

Cette installation emprunte son nom à l’ouvrage éponyme de Paul Jorion, dans lequel l’auteur, anthropologue et sociologue, explore les capacités et incapacités humaines à limiter sa propre destruction.

Au centre de l’installation trône la Loba, figure issue des mythologies d’Amérique du Sud. Décrite comme une marginale, la Loba est une femme sauvage qui croasse. Elle erre à la recherche d’ossements d’oublié-e-s qu’elle récolte et brûle afin de faire renaître des vies sauvages.

La Loba est une figure de la mythologie qui fut reprise par de nombreuses féministes. Elle incarne la force non domestiquée, la vie sauvage. Proche de la sorcière et de la magicienne, cette figure bannie et marginale est fortement liée au féminin : par sa capacité à donner la vie, à la redonner aussi et par sa connaissance de la nature.

Dans cette installation, le feu dépasse le rituel de la Loba. Il ravage les terres.

Elément fondateur dans nos cosmogonies, le feu délivre l’homme de sa soumission aux dieux. Destructeur, il dévore lors de nos guerres, nos conflits. Ravageur, il nous rappelle la force implacable de la nature lors d’incendies et d’éruptions. Apocalyptique, il éveille en nous des peurs de fin du monde et d’enfers. Rédempteur enfin, il est aussi celui qui détruit pour accueillir le renouveau.

La Loba, de son fragile promontoire semble observer ce monde d’à côté qui brûle, immobile face à son propre sort.

Maxime Van Roy

Elles se changent en eau

20 roches sédimentaires calcaires

En se déposant dans le fond des océans, l’accumulation de couches de sédiments a généré des roches sédimentaires calcaires. Désormais, elles cherchent à revendiquer leur appartenance à leur milieu d’origine. Fières de cette culture subaquatiques, les modifications morphologiques qu’elles présentent tentent d’évoquer, sans renoncer à la réalité, un corps liquide, tout en arborant dignement des motifs coquilliers et aqueux.

facebook.com/maximevanroy.artiste

Musée de la Mine et du Développement Durable

rue Saint-Patrice 2b, Houdeng-Aimeries

mar > ven | 10:00 > 17:00 | sam > dim | 10:00 > 18:00 | | Entrée libre à l’exposition

+32 64 28 20 00

www.boisdulucmmdd.be

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